11.05.07

Maubeuge… Détachez vos ceintures

Ecrit dans Signature, Actualité à 13:12 par Bernard-Roger MATHIEU

Maubeuge, 5 km.

Signature MaubeugeEn regardant la pancarte je m’imaginais rentrant après une longue expédition au bout du monde.
Bateau retrouvant l’odeur de sa terre. Bateau se rangeant à quai, crénelé des têtes des passagers penchés au bastingage cherchant du regard des visages connus.
En vingt ans tout change. Tout ou presque. En secouant le cocotier je suis bien arrivé à faire tomber des visages connus. Reconnus. Tu m’reconnais ? Gaby, Alain, Nicole, Edmond, Georges, Jean-Pierre, Bernard. Hockey, rugby, jeu de balle, tir, foot. Des copains de quartier, d’écoles, des béguins d’adolescent que l’on retrouve avec un petit pincement au cœur ( elle se reconnaitra ). T’as toujours les yeux verts ? Des amis politiques de tous les bords, de ces amis égarés dans le camp d’en face, des amis de notre camp ou du camp voisin, mais des Maubeugeois quand même. Des amis philosophiques qui portent haut les couleurs de la fraternité nordiste. Musique, histoire, poésie. Patrick, Jean, Jack. Des amis de papa et de maman, de mon frère aussi. Les fonds de tiroirs des cousins ( bonjour Annie ) made in « Droci » et fiers de l’être. Des amis journalistes d’aujourd’hui mais surtout d’hier dont on a pas oublié la plume même si le ramage ne vaut plus le plumage ( ou le contraire peut-être)… Alain, Claude, Jacques, Cathy. Ceux-là quand ils dégainaient le baromètre affichait : avis de tempête. Des grands.
Des coups de fils des salauds attachants qui n’ont jamais le temps de se déplacer. Tu reviens dans 20 ans ? Surtout fais-moi signe. Un copain qui téléphone de l’hosto. Je laisse tout tomber et je vais le voir.
Maubeuge t’as changé et pourtant t’as pas changé.
Maubeuge des cavalcades, de la Kermesse, de la grande ducasse.
Maubeuge où les cafés offraient un supplément d’âme. Jean-Pierre tu remettras ça !
Qu’as-tu fait de ta gastronomie ? De tes adresses qu’on s’échangeaient ?
Sous-le-Bois des usines qui noircissaient les murs et les poumons.
Sous-le-bois qui mélangeait Italiens, Nord-Africains, Polonais tous syndiqués pour la cause.
Bassin de la Sambre branché sur la voisine Belgique. Carnaval, bière et toutdi un sourire en partage.
Sambre où le Yacht ordinaire prenait l’allure de paisibles péniches marchandes. Tout le monde ne peut pas aller à Malte.
Maubeuge du cœur, des racines, des souvenirs.
Odeurs de remparts body-buildés par Vauban. Maubeuge c’est plus musclé.
En signant mes livres Libairie Vauban, le temps, d’un seul coup devenu abstrait, rassemblait une vie, d’un trait de plume. Une vie accrochée comme un clair de Lune dans mon ciel d’enfant.
Merci les collègues. Merci d’exister.
Vous pouvez détacher vos ceintures et atterrir.
Les patrons sont partis ? il ne reste plus que les anciens ouvriers ?

Un vieux dicton dit:
Mieux vaut être seul que mal accompagné !NB : on va voir les photos dans l’album photos