ici LE CHANDELIER vous éclaire
page 9 - début du livre
FAIT DIVERS
Carcassonne (Cp) Presse locale
Un énigmatique pendentif, représentant un aigle, serti d’émaux, a été trouvé hier au lieu-dit Las Maloras, route de Toulouse, à proximité l’ancienne voie romaine d’Aquitaine. L’invention de cette jolie trouvaille revient à Thomas un adolescent résidant dans le village voisin. Le bijou, d’après des sources officielles, pourrait être d’origine wisigothique. Ses parents en ont fait don aux services archéologiques. On peut désormais l’admirer au musée des Antiques Saint-Raymond de Toulouse (*). D’après le conservateur régional, il s’agirait d’un élément de parure à la facture remarquable. Le jeune homme, attiré par les décombres d’un atelier de potier, éventré accidentellement par un bulldozer effectuant des travaux routiers, s’était approché pour récupérer quelques poteries quand son attention fut captée par un objet brillant.
S’agit-il là du fameux objet dont parle une légende locale ? Légende toujours racontée par les vieilles familles du cru, en occitan tant elle est ancienne.
Ce conte qui se répète curieusement depuis des siècles « sous le manteau » évoquerait le produit du sac de Rome du 24 août 410
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UN JOURNALISTE TROP CURIEUX
Les pieds dans le plat, spécialité spécifiquement journalistique, se déguste forcement avec des pincettes. Derrière les gros sabots se cache souvent l’âme d’un poète. Méfiez-vous du reporter qui ne sait rien mais qui dira tout !
- VOUS, cela se sent, vous cherchez après le trésor des Wisigoths ! Les Rois du Midi (sourire entendu coquin de sort !)
- j’enquête sur le bijou…..
- … cailloux, choux, genoux et vous voilà chez nous…Vous êtes l’envoyé spécial du Be-New, I présume ?
Le secrétaire de mairie pointe, vers mon front qui fait front, un index agressif pointu comme le dard d’une guêpe nipponne dérangée à l’heure du déjeuner. En mettant les pieds dans cette mairie je me doutais bien que tout n’allait pas se passer comme sur des roulettes.
Mildiou et coup de biniou. D’entrée me voici dévoilé.
La colère noircit mes horizons en «jaune et noir”.
C’est d’ailleurs les couleurs de l’équipe de rugby locale. C’est un constat d’hyménoptère. Le venin incube dans les chromosomes locaux.
L’histaminique employé, émargeant au budget communal, émerge. Grosse inspiration. Remplissant plein pot ses éponges phtisiques, il lève le menton à hauteur d’un air narquois surchoix que l’événement laisse pantois. Pour faire bon poids, je subodore, dans son regard, une surtaxe anti-sociale à dizeneufe-soixante, traduisant l’expression permissive d’un humour corrosif à la noix, prêt à l’emploi.
Je m’attends au pire.
page 45
- Qui êtes-vous ?
- Et vous que voulez-vous exactement ?
- Je suis journaliste. On a trouvé pas loin d’ici un petit bijou. Je désire simplement faire un petit papier. Tout est petit dans notre vie.
- Vous vous êtes foutu dans une sale affaire, c’est moi qui vous le dis.
Que faire ? Yves Nigue constate qu’une armée de fourmis commence à lui engourdir les coudes, les avant-bras et bientôt la patience.
Si vous choisissez la formule entartrage vous gagnerez à bien ajuster votre client.
Deux solutions laissent libre cours à votre option : ou vous l’envoyez simplement dans les échalotes ou vous le knockoutez définitif.
Première alternative au menu dégustation: c’est la claque, la gifle, la mandale magnifique, l’envolée charismatique. Attention seuls les quidams possédant des battoirs habillés de phalangettes épaisses comme les saucisses de chez Spanghero spécial Brasérades sont habilités à ce genre de sport. Anaxagore pensait la main comme un outil. Pour assurer l’efficacité du genre on est prié de ne pas se lancer aveuglement dans l’aventure. Si la projection de la paume, bien à plat, sur la joue du récepteur, accompagné par le mouvement de tout le corps portant l’enthousiasme du geste, occasionne une douleur vive, elle est partagée. Il vous en cuira ! La claque pour les mimines peu aguerries prévaudra quand même sur le coup de poing. La tabasse, la cogne demande non seulement un poignet d’acier mais également des articulations métacarpo-phalangiennes en béton armé. Dans le cas contraire le direct du droit entraîne chez le sémillant donateur intempestif une ITT prolongée provoqué par une douleur active et pérenne. Cette souffrance provoque à l’ordinaire la célèbre danse des sioux…
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L’ORACLE TOUCHANT LE DESERT ET LA MER
Là où chez Gabin « Apollonios » l’inconscient déraille. Intervention des gendarmes qui comme les carabiniers arrivent après la bataille.
Une grosse rombière élevée au sein chez Dubout, nous embrase l‘embrasure.
Coquette en diable, elle ceint à ravir un tablier à damiers du meilleur effet.
Bon pion, je fais échec à la reine.
Muni de mon plus beau sourire, introuvable même au rayon ustensiles de coquetterie Leclerc Carcassonne et même dans les réclames de la collection complète de La Vie du rail, je psal-mo-die dans la langue du pays:
- Monsieur Apollonios le Brèish s’il-vous plait.
Un œil anthracite carbonise le journaliste.
Après une inspiration de plusieurs bars, l’apprentie montgolfière élève le ton. Elle hèle.
Gabin-in-in-in-in-in-in-in-in-ni-in-in-in-in-in-in!
On jurerait la remise en service de l’ancienne sonnerie, le bruiteur « Realistic Sound » 5760 immortalisé dans tous les tympans par le sonorisateur attitré de Jean Renoir dans «La bête humaine», l’audible Robert Teisseire.
Un type en short et sandalettes apparaît.
Deux flutailles flagellent un flottant qui a dû servir dans l’armée des Indes. Seule la feue-casquette élimée de la Senecefeu modèle 1950 avec triple étoiles jaunes et jugulaire à double caténaire, rappelle le caractère administratif du temps révolu.
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Bon tu vois si tu peux gratter rapidement autre chose. Dans le cas contraire on s’en tient à l’histoire de la trouvaille, point à la ligne. On ne va pas passer le réveillon là-dessus. Après tout cette affaire n’est qu’un marronnier. Il s’est écrit tellement de balivernes sur le sujet…
Il termine sa phrase par un geste qui en dit long sur la question.
- J’annonce ton papier pour l’édition de dimanche. On verra pour le rappel en Une. Si ton histoire tient la route, t’auras droit à l’accroche. Deadline vendredi midi. Dernier prix !
Je me retrouve dehors.
Un « ala » de première sonne le ralliement du côté des bécanes. Nous sommes à la Saint-Jean-Porte-Latine. Même les « rouges » du Labeur CGT ne manquent pas le coup de barbe en cette occasion. La tradition a du bon.
Comme de fait, il y a de la barbe en l’air. Un pageux me fait signe et me tend un verre.
« ALA ALA ALA ALA ».
Alors que je fais mine de m’éclipser, le « roto »
Isidro Enrique me retient par l’aileron.
- Quetèsse ?
- C’est bien toi qui couvres l’affaire des Wisigoths ? J’ai entendu dire que hier tu avais rendez-vous avec un gougnafier. Tu vas bientôt avoir de sérieux problèmes. A l’occasion, si cela te dit, je t’en reparlerai. Mais sorti du canard on ne se connaît pas.
- Ouvre l’œil !
- Pourquoi pas maintenant ? T’as pas 5mn ?
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derrière le manteau. Une date se déchiffrait indiquant un très lointain VIe siècle, temps où à Playa Blanca sévissaient des Guanches, des marins à moitié pécheurs et beaucoup pirates, comme cela se pratiquait alors. Sauveur pensa que l’abbé, Français comme lui, en ferait meilleur usage et trouverait leur origine. Comme de fait, il lui signala, en lisant certaines inscriptions, que cela lui faisait étrangement penser à la région de Carcassonne d’où il arrivait. Rentré en France, sans le sou, Cauneille fut aidé par la famille Chefdebien. Recueilli, conforté par ces bienfaiteurs de la soutane, il retrouva grâce à eux la cure de Rennes-les-Bains où il décéda en 1804. Entre temps, une pénible histoire graveleuse eut pour cadre l’auberge.
Un soir de beuverie l’ambiance dégénéra mettant en cause des gens de passage cherchant après Sauveur. Celui-ci y laissa la vie. Les circonstances, jamais élucidées, restent mystérieuses. D ‘abord les enquêteurs crurent à un suicide mais il s’agissait bien d’un assassinat comme l’affirma la presse (Pierre Jarnac : La Dépêche du Midi du 4 juin 1978).
- Revenons aux documents. Qu’en est-il advenu ?
- Entre le moment où Cauneille quitte les Canaries et l’arrivée de Béranger Saunière à Rennes le Château en 1885 presque cent ans se sont écoulés. Aujourd’hui nous savons qu’ils furent mis en dépôt dans les archives de la famille des Chefdebien, où comme, on le verra Alfred Saunière les trouva et en parla à Gélis.
- Et François Cauneille ?
- Il connaissait la valeur historique des documents et estima probablement que les Chefdebien en feraient légitimement un meilleur usage. Ce point resta certainement ignoré des descendants Cauneille car, eux aussi, bien plus tard, cherchèrent après. Ce n’est pas un hasard si un dénommé Etienne Cauneille, vint s’installer
IIe PARTIE
AD CEDROS
LA VALLEE DU TRESOR
page 137
VOUILLE, LE CREPUSCULE OU LE SECRET DU SCYTHE
L’apocalypse. La défaite. Effondrement d’un Empire. Thomas hérite d’un chien et d’un bijou précieux dont il ignore les pouvoirs.
Thomas porte autour du cou un pendentif. Il représente un aigle serti d’émaux, tête tournée vers la droite. Deux pas devant lui, alerte, ouvrant le chemin, une boule de poils noirs avec le bout des pattes guêtré de blanc, queue en panache, lève un bout de nez approbateur. A peine soupçonne-t-on deux yeux pétillants derrière un rideau hirsute d’une tignasse en désordre.
Trouvée par pur hasard, sur le champ de bataille de Vouillé, la petite chienne, fut son salut.
En pleine tourmente, elle courait hagarde.
Thomas ne valait pas mieux.
Dans ces lieux de mort, cette plaine de peines et d’horreurs, assailli par des crampes d’anxiété, il s’interrogeait sur tout.
Ça ? Tout ça ? Pourquoi ? Combien de temps encore faudrait-il à l’humanité pour cesser ses horreurs ?
Où était-il ?
La bataille livrée dans le champ de Voclade, le campus Vocladensis, à dix milles et au midi de Poitiers, près de Vivonne, entre les deux petites rivières de Vonne et du Clain, s’achevait.
La maléfique clarté lunaire du « zaïmph », le voile sacré de
LA BATAILLE DU FRESQUEL
Le Rébenty choisit son camp. « Numero deus impare gaudet ». Les Dieux aiment les nombres impairs.
Une fine rosée matinale s’accroche aux herbes des fossés. Menthe et fenouil exhalent des senteurs fortes. Aucune trace d’escargots. Leurs cornes craignent le vent.
C’est bon signe.
Si les rentrées maritimes ne sont pas encore prégnantes, l’air imprègne, tranquillement et progressivement, une charge d’humidité perceptible. Les os des vieux, tracassés par le phénomène, réveillent leurs rhumatismes.
On dit aussi que cela taquine les nerfs des belles mères et exacerbe leur mauvaise humeur.
Thomas, vêtu d’un simple sagulum presse le pas, son jentaculum du petit dej encore sur l’estomac. Au loin il aperçoit le général. Il est déjà arrivé.
Une lueur éclaire le pied d’une ancienne et monumentale pierre blanche dressée datant de la nuit des temps et, dit-on, vouée à la Tutelae protectrice Belisama celle “semblable à la flamme”, divinité druidique réappropriée par les Romain à Minerve, Menèrba.
Un feu constamment entretenu se consume louant l’Aurore, l’appel de la Lumière, l’arrivée du char solaire de Wodan. Pour les Goths elle symbolise l’ancestrale colonne d’Arcadius portant la croix décussée d’un saint arien le Protoclétos.
Nous sommes dans l’ancien fort romain.
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descendent jusque la mer où ils embarquent à la Nautique pour le Latium.
Dans le bosquet des Autures c’est l’inquiétude. Rien ne se passe comme prévu. Il faut aviser. Que fait-on maintenant de ce convoi inopportun ? Qu’a-t-il à voir avec l’armée burgonde ? Rien peut-être.
Le convoi s’approche. Il n’est plus maintenant qu’à une petite portée de flèche. D’ordinaire quand ces chargements transportent le blé des annones, une escorte les accompagne. Pourquoi pas cette fois ? Autre question : les Burgondes annoncés par les guets doivent avoir pris position pour une attaque qui ne devrait plus tarder. Où sont-ils ?
- Expercennius, ce convoi ne me dit rien qui vaille. On peut, peut-être, leur demander s’ils ont vu, par-là, des troupes en mouvement ?
Non loin de là Sigisbert, dissimulé derrière un taillis suffrutescents, où domine le genêt, fixe le théâtre des opérations d’un regard ténébreux ruminant son impatiente. Il se dresse sur sa monture. Il attend que les chariots soient parvenus à hauteur du fortin d’Ad Cedros, sans précipitation, afin de ne pas alerter inutilement les Visigoths plongés dans la quiétude agréable d’un matin presque ordinaire. C’est alors qu’il donnera le signal de l’attaque terrible.
D’un geste il visse le poing droit fermé dans sa main gauche en serrant les mâchoires. La prunelle avide du prédateur mesure chaque pas des bœufs porteurs de mort. Tandis que les chariots bondés de soldats lanceront la première offensive, lui jettera sa cavalerie composée des vaillants Alains et Sarmates et, elle-même suivie de …
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TARGITAOS
Le secret des Scythes
Sur une table en marbre de carrare revêtue d’une tavaïolle brodée d’une grande pureté se trouve le chandelier à sept branches.
« Le Flambeau… »
Un murmure d’admiration s’élève.
Le personnel de la Villae étreint par l’émotion contemple l’objet magique encore plus beau en réalité que dans leurs rêves les plus fous.
Il est là tel que Flavius Joseph l’a décrit “il y avait un chandelier d’or non pas massif, mais creux par le milieu: il était enrichi de petites boules rondes, de lys, de pommes de grenade; il était composé de sept branches, en relation avec les sept planètes”.
Nous sommes dans le Tablinium du domus familial. Sur cette table l’objet précieux resplendit sous un plafond à caissons bleu céleste reposant sur quatre piliers en marbre de Caunes veiné de rouge et de grenat.
Malgré la sérénité du lieu une ambiance lourde se dégage. Une ambiance malsaine, laissant planer l’ombre d’esprits malveillants, exprime un danger proche.
Le maître des lieux, Henri, parcourt des yeux l’assistance et s’arrête sur cette princesse aux yeux verts qu’il regarde confusément.
Bien qu’amie de Thomas elle ne lui dit rien qui vaille.
Le jour où elle lui fut présentée il aurait du consulter les augures….
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