LEGREY: AVALLON SUR CIELS
Tel le saint Martin du manteau, Jacques Legrez partage.
Tels des doigts d’ardoise dressés sur leurs grès,
ses toits réinventent des cieux de vagabondage.
Doigts qui désignent. Toits design. Foi qui tutoie…
Cieux de dieux vieux et moustachus qu’embarbe
Legrez en pinceaux élégants pour tracer des morceaux d’architecture.
Toits de Bourgogne, tours d’ici aux regards d’éternité.
Ce Gaudi d’Avallon plonge dans des océans de nuages
ou des nébuleuses invitent à la transcendance.
Legrez entre ombre et lumière, entre orage et bleu d’azur,
en toits unis gerbés d’espérances, réinvente des sagrada familia,
sentinelles sur toile de fond morvandelle.
Des cieux, en renvoi d’ascenseur, aspirent vers le haut
une beauté de toits d’artiste.
Des toits qui décollent.
Pierres d’angle d’un ici bas en devenir d’émergence,
ils sortent de la voie douce de ses saies.
Derrière un silence de cathédrale, sa peinture se fait chant grégorien.
S’élève alors un inaccessible destin porté par le pastel de ses gris.
Teintent d’irrésistibles élans du cœur, symboles d’une ville
léchant de ses toitures le haut, avec l’urgente perspective d’y aller
déchirer des manteaux.
Là, où, d’ordinaire, on y verrait des vitraux s’animant sous des reflets
de lumière, Legrez, tricote des toitures, nous gratte les chevelures
des anges Cirros, Cirrus et Nimbus: bref nous promet le ciel.
Petit lutin musclé comme un Vauban, derrière ses remparts
de discrétion qu’y cherche Jacques Leprez ?
Perché sur ses toits, témoin étonné, observateur improbable
face aux infinis de la boite à mystères que ces toits interrogent,
peut-être finira-t-il, un jour, par nous le dire.
les photos sont dans l’album photo du blog
http://mathieubernardroger.free.fr/phpwebgallery/index.php?/category/321
On y voit Jacques Legrey sur le motif, rue Maison Dieu
et l’une de ses oeuvres