VIVE LA SAINT VALENTIN

A CHACUN SON POINT DE VUE    I

LA VERSION DU MARI…
Le taxi stoppe sur une place bordée par des barres de bâtiments modernes.
Il nous dépose entre deux platanes et un clocher d’église portant sa croix dans un ciel d’azur.
Le rendez-vous fixé à 17heures approche.
Soyez ponctuel mentionne la convocation. Il nous reste juste le temps de repérer l’immeuble.
Sur la droite d’une porte vitrée : un parlophone.
Au dessus un œil noir nous regarde : une  web cam.
Parles, toi ! me dit mon épouse.
Nous venons  répondre à une publicité trouvée sur internet.
« Pour la Saint Valentin offrez-vous 2h de cours de massage en couple à découvrir chez  Lingam Beauté. Apprenez à manier l’art du massage et ses techniques ».
Suivait le détail de l’offre :
« Profitez à deux de l’art délicat du toucher.
L’univers du corps est un lieu de rencontre.
Les cours de massage auront pour fonction principale au sein du couple de rendre au corps la place qui lui est due. Dans l’intimité du partage le formateur viendra diriger le couple dans l’apprentissage des techniques de base du massage par le plaisir en mettant en avant la communication donneur-receveur à travers la meilleure des techniques du monde. »
En deux coups de cuillères à pot  la décision était prise.
Depuis longtemps l’envie nous titillait de passer par des mains expertes.
La  Thallaso, par ailleurs, reste une priorité. Nous la mettrons à exécution. Pour l’heure, à la faveur de la Saint Valentin,  et d’un petit plaisir furtif à prendre, on s’était décidé d’un commun accord. Ce modeste stage avec un professionnel, nous permettrait probablement d’acquérir les gestes essentiels. L’expérience nous attirait. Il nous importait d’apprendre pour, de temps à autre, donner à l’autre quelques moments choisis de relaxation.
Quand on ne sait pas, on fait n’importe quoi.
C’est vrai, on ne masse pas : on laboure.
Une voix féminine nous invite à pousser la porte.
C’est au 4e étage.
Une ravissante blondinette drapée dans un kimono de soie motif Kanji Brodé sur Fond rouge, ouvre. Elle porte un sourire dernier modèle, annonceur d’un accueil familial et décontracté. La réclame sur Internet n’en parlait pas. Pourtant l’art de la réception compte.  Quand on ne sait pas où l’on met les pieds, la mise en confiance réchauffe.
L’appartement, meublé avec la pointe de raffinement nécessaire au bon goût, semble désert. Un petit Vivaldi plane. Ambiance. Un homme paraît. Grand, élégant. Poignée de main franche.
Nous remarquons ses doigts d’une longueur surprenante.
Le praticien va vous recevoir immédiatement – mentionne sœur sourire – en attendant veuillez me suivre.
Au bout du couloir une porte capitonnée donne accès à un cabinet genre médical ( en mieux ). Deux tables de massage trônent au beau milieu de la piste.
      - Vous pouvez vous mettre à l’aise. Vous trouverez des placards au fond de la pièce. Il est conseillé de prendre une douche.
Avec ma femme on se regarde.
- Ça veut dire quoi se mettre à l’aise ?
- On est venu pour se faire masser, donc je présume qu’on doit se déshabiller. Ces gens-là ont l’habitude.
- Tout nu ou on garde quelque chose ?
- Bonne question. Je pense qu’on va garder les sous-vêtements. On s’adaptera ensuite aux événements. En attendant on doit passer par la salle de bain.
- Heureusement le chauffage carbure à fond les manettes !
Quelques instants plus tard bruit de porte.
L’homme en blouse blanche et pantalon Hakama se manifeste. Sa cravate a disparu. Un poitrail velu déborde. La demoiselle également porte une blouse diaphane genre Keikogi spécial dont le transparent à contre-jour coquine les regards.
Est-ce la première fois que vous venez dans un tel établissement ? Oui apparemment. Je vois que vous avez choisi l’option « optima ». Nous allons commencer par Madame. Vous Monsieur vous vous contenterez, en attendant, de regarder. Au fur et à mesure je vous expliquerai les mouvements clés.
Tandis qu’il se rend au lavabo l’assistante sort des flacons.
Elle les pose sur une tablette.
Nous, nous sommes là plantés comme des poteaux. On attend. Ma femme qui doit passer la première a fait un pas.
Quittez votre peignoir. Veuillez retirer aussi votre petite culotte et votre soutien-gorge. Allongez-vous sur le ventre.
Ma femme monte sur un petit escabeau et s’installe. Je la vois par l’arrière. Elle serre un peu les cuisses mais pas trop. Une serviette vaguement jetée sur ses hanches ne cache rien.
Monsieur veuillez prendre place sur la seconde table en attendant.
Je pose ma sortie de bain sur un siège  Alors que je m’installe, elle s’aperçoit que j’ai gardé le slip.
Nu Monsieur SVP.
A poil devant la gamine ? Me traverse l’esprit la hantise, tout à coup, de claironner du cornet à pistons. Trompettes de la renommée …Une émotion incontrôlable me serre le coffre tandis que j’ôte  ces malheureux quelques centimètres de tissus. Elle tend la main et récupère le dernier rempart fragile de mon intimité mise à mal.
Ne vous en faites pas j’ai l’habitude. Mettez ceci.
Et du coup pour me montrer qu’elle n’est pas impressionnée, elle me le regarde fixement. En se penchant, je ne perds pas mon temps. Sa tenue flottante s’écarte assez pour me permettre de constater qu’elle n’a rien sur les seins. Ils se balancent en liberté.
Je récupère le  « mouchoir de poche » blanc destiné à masquer mes troubles.
Sur ces entrefaites le type revenu, se retrousse les manches.
Quelques gouttes d’huile dans les paumes, il se frotte énergiquement les mains. Pendant ce temps son adjointe verse un petit flacon aux essences essentielles entre les omoplates de ma femme. Le fluide gras se propage jusqu’aux reins. L’odeur lavande promettrait les “cent ciels” ?
L’important dans tout massage réside en deux règles : la patience et la délicatesse.
Ses mains caressent la nuque. En un déplacement harmonieux,  glissant de la basse du cou à la colonne vertébrale, un ballet trace ses arabesques sur la peau devenue réceptive. Elargissant ses mouvements, il pétrit l’ensemble du dos. Ses longs doigts tapotent. Prenant les flancs de mon épouse à pleine main, il explore toute la partie entre le sein gauche et sa fesse gauche. Puis du sein droit à la fesse droite. S’appliquant aux reins, il écarte l’inutile carré de tissus. Il malaxe les fesses. Il les écarte. Les resserre. Plusieurs fois. Puis les cuisses, les mollets.
Retournez-vous Madame.
Mon épouse se met sur le dos. La gorge  rouge comme une pivoine, s’enlumine jusqu’aux seins. Un vrai sapin de Noël. Des lueurs brillent dans ses yeux.
   - Merci de vous asseoir.
Il s’installe maintenant entre ses jambes et lui frictionne la peau autour du cou ainsi que les pectoraux. Assis sur le bord de ma table je regarde. Je perçois mon gland  tout mouillé.
Sur ce la demoiselle me dit :
Étendez-vous sur le dos. Allongez-vous, je vais vous passer des huiles essentielles sur le corps.
Je ne peux réfréner une petite émotion et je sens mon sexe s’éveiller. Yeux fermés, j’intériorise. Après tout je m’en fous. Ces gens je ne les connais pas. Ni des lèvres, ni des dents. De toute façon on ne les reverra jamais.
Du coup j’ai du mal à voir ce que l’autre fait à ma femme.
Je biaise un œil pour m’informer. Le masseur a arqué la table en son milieu. Le fessier plus haut que la tête culmine, festonne  en tête de gondole. La desserte de Monsieur est avancée. Face à elle, il dispose de chaque côté ses membres pendant dans le vide. Il lui brasse la poitrine. Descend au ventre. Il lui fait plier les genoux. Ses talons reposent sur le bord. Avec application il masse rugbystiquement l’intérieur des cuisses sur toute la surface. Ça déménage. Elles tremblent. Vibrent. La vue plongeante est saisissante. Pour suivre, il applique les mains à plat de chaque côté des aines. Toujours avec le même dynamisme, il lui travaille, en accordéon, le pubis. Où sont les pouces ? J’imagine le vagin grand ouvert.  Il plante ses doigts de la main gauche à la frontière de la toison. Doucement  mais fermement il appuie, relâche et répète. De sa main droite il flatte les mamelons éveillés, dressés comme des antennes stéréo. Sa main gauche placée face au sexe, il pousse la peau du pubis vers le ventre. A plusieurs reprises.  Ce coup ci j’en suis certain il a posé sa main. Il pratique des vibrations.
Installé sur le dos mon érection ne prête plus à confusion. Pour m’étendre ses essences la fille a balancé le tissus. La manche de la blouse, accidentellement, deux ou trois fois s’approchant dangereusement du manche, apporte un supplément d’âme aux étalements d’huiles prodigués par miss machin inconsciente. Son regard insoutenable a plusieurs fois croisé le mien.
S’adressant à moi, l’homme m’invite à le rejoindre.
Venez près de moi, je vais vous montrer une technique.
La pudeur n’étant plus de mise, je viens me placer sur sa droite.
C’est pire que ce que je croyais.
Ma femme cuisses bien écartées mouille, lèvres bien apparentes. De courtes mèches s’accrochent aux nymphes.
Il vous faudra en retenir les moindres détails. Le yoni prévu dans votre formule « optima » mérite grande attention. Les zones érogènes valorisées transcendent l’individu. Et n’oubliez jamais que le plaisir induit la réalisation des désirs.

La blonde verse de l’huile sur les poils disparates, en réalité peu nombreux. Le masseur plaque sa main droite à plat sur la vulve. Pressions. Vibrations. Impulsions.  Pianiste : il tapote tranquillement du bout des doigts tous les endroits autour de la vulve (intérieur des cuisses, bas ventre, coccyx, mont de Vénus, chapeau du clitoris). Puis guitariste…
Surtout ne jamais se précipiter. Plus vous serez attentionné, plus le récepteur appréciera le don de vos doigts. Votre cœur infuse par les bouts de vos doigts. Vous comprenez cela ?
Tendant ses mains bord à bord, il appuie et frotte indistinctement  petites et grandes lèvres les unes contre les autres dans un infernal va-et-vient. Ses auriculaires font toute la longueur du sexe.
Plantant ses pouces de chaque côté de l’ensemble charnu, click-clack, il alterne la position des pouces jouant l’ascenseur alternativement l’un par rapport à l’autre. Répétant plusieurs fois, il provoque chez ma femme un gémissement significatif.
Nous sommes ici entre nous Madame, n’hésitez pas à vous libérer. Respirez profondément et expirez doucement.
Serrant la fente  avec ses index  il tire maintenant subtilement vers le haut.
Au tour des petites lèvres. Avec les deux mains, il ouvre et ferme. Ecarte en grand.  Le clitoris pointe. On voit à l’intérieur du sexe. Il se baisse s’approche à le toucher et souffle légèrement dedans. Le sexe de ma femme m’apparaît sous un nouveau jour. Jamais sa beauté ne m’a autant séduit. Fleur de peau, pétales de chair, fruit vivant. Des hasards conjugués y ont dessiné, à main levée, des inventions de virages; des troubles en creux ciselés questionnent en expressions pleines de grâce le voyageur en quête de découvertes.
Dubitatif, tel un doigt sur une moue qui boude, l’index se pose sur le bord de l’ouverture du vagin. De l’autre main une pince délicate fronce le clitoris. Apres plusieurs mouvements circulaires, dans un sens puis dans l’autre, il décalotte largement le chapeau. Referme et recommence. La perle malaxée roule entre les phalanges.
- Madame serrez et relâchez votre périnée. Encore !
Le sexe bouge comme une bouche mâchant son plaisir. Une espèce de salive dévoile le plaisir. Il se laisse téter le bout. Très doucement il entre en pompant. Le doigt s’engouffre. La seconde jointure grosse comme un nœud de charpentier disparaît. Le majeur vient le rejoindre. Il  stimule le vagin en faisant tourner son poignet dans un sens puis dans l’autre. Horloger, il marque les quarts, puis travaille de midi à minuit alternativement avec insistance.
Savez-vous où se trouve le point « G » ?
Sans attende ma réponse. Il demande à ma femme de se tourner.
Mettez-vous à genoux. Baissez la tête et tendez le postérieur. Genoux à l’équerre.
Levant le coude, il glisse son majeur crocheté dans un l’intérieur dilaté. Il cherche.
Madame suis-je bien sur votre point « g » ?
- Un peu plus haut… oui là.
Il s’applique tirant des soupirs  graves de mon épouse. Je l’imagine aux anges. Je vois son anus s’ouvrir et se fermer comme animé et subordonné à spasmes sauvages, affranchis de toute retenue.  Retour de la belle blonde avec ses lubrifiants. Vidange, graissage. Le masseur, les doigts dans la prise, enfonce l’index dans son anus, deux autres dans le vagin et l’auriculaire tripote le bourgeon d’amour en pleine floraison. Il secoue son poignet nerveusement.
Ma femme lève la tête en tendant le cou, veines sorties. On imagine sa déglutition difficile.
Bien elle est prête, dit-il.
La blonde aux mains fines s’approche les mains enduites de crème. Elle écarte les vantaux du portail. Rentre tout ce qu’elle peut. On aperçoit à l’intérieur les rangées côtelées d’un fourreau épaissi d’allégresse. C’est rose, incarnat, violet. Le spectacle séduisant de beauté explose dans une magnificence adorable quasi florale.
Et d’un seul coup voilà la main complète de la jeune dame pénétrée.
Elle tourne. Pivote. Enfonce. Elle se retire délicatement. Repart plus énergiquement vers le fond du puits.
Le masseur revient. Ses mains plus épaisses peinent. Pourvu qu’il arrive à entrer. Cela paraît tellement bon à ma femme que je l’encourage à pousser.
Toussez Madame,  dit l’autre.
Je lui caresse le dos. Lui met un doigt dans l’anus.
La belle blonde me tire par le bras.
- Laissons les faire. Venez je vais vous montrer comment je masse la verge.
L’expérience se nomme la glorification du lingam.

A CHACUN SON POINT DE VUE   I I

…ET PAR MADAME

Le taxi stoppe sur une place bordée par des barres de bâtiments modernes.
Il nous dépose entre deux platanes et un clocher d’église portant sa croix dans un ciel d’azur.
Le rendez-vous fixé à 17heures approche.
Soyez ponctuel mentionne la convocation. Il nous reste juste le temps de repérer l’immeuble. 
Je m’attendais à un bâtiment plus classe. Design !  Rien de tout cela.
Sur la droite d’une porte vitrée : un parlophone.
Au-dessus un œil noir nous regarde : une  web came.
Mon mari sonne. Une voix nasillarde sort de la ferraille striée:
     -   Qui c’est ?
- Dis-lui que nous sommes arrivés, qu’on est en bas.
Nous venons répondre à une publicité que mon époux a trouvé sur internet. Tu verras, c’est génial. C’est pour nous apprendre à nous masser.
« Pour la Saint Valentin offrez-vous 2h de cours de massage en couple à découvrir chez  Lingam Beauté. Apprenez à manier l’art du massage et ses techniques. »
Suivait le détail de l’offre
« Profitez à deux de l’art délicat du toucher
L’univers du corps est un lieu de rencontre.
Les cours de massage auront pour fonction principale au sein du couple de rendre au corps la place qui lui est due. Dans l’intimité du partage le formateur viendra diriger le couple dans l’apprentissage des techniques de base du massage par le plaisir en mettant en avant la communication donneur-receveur à travers la meilleure des techniques du monde. »
Depuis longtemps il m’en parle. Se faire masser l’émoustille. C’est sa première expérience. On y est maintenant. Il fallait franchir le pas. Moi, je vais souvent dans un centre de remise en forme en ville. Bientôt nous nous paierons une thalasso.
En attendant, pour ma Saint Valentin, hop, qu’il m’a dit comme ça, je t’offre un petit stage avec un pro. Comme ça quand je voudrai te masser, je saurai comment m’y prendre. Quand on ne sait pas, on fait n’importe quoi. C’est vrai, on ne masse pas on laboure.
Pour l’heure, il me laboure maladroitement. Faut qu’il apprenne.
Une voix féminine nous invite à pousser la porte.
C’est au 4e étage.
Une pin-up aux faux airs de geisha ouvre.
Une secrétaire probablement. Elle se donne un look asiatique douteux. Ici les clients n’attendent pas. On a payé assez cher pour cela. Un homme paraît. Brun, le charme fou. Il avance le pas souple et le sourire avenant. Il me tend une main  douce. D’un signe, je dis à mon mari de remarquer ses doigts. A tous les coups c’est lui le masseur.
L’hôtesse nous mène au bout du couloir. Là,  une porte capitonnée donne accès à un cabinet genre médical ( en mieux ). Deux tables de massages, en particulier trônent au beau milieu.
Vous pouvez vous mettre à l’aise. Vous trouverez des placards au fond de la pièce. N’oubliez pas la douche.
Elle croit qu’on est venu crade !
Mon mari les yeux ronds étonnés me regarde :
Ça veut dire quoi se mettre à l’aise ?
- On est venu pour se faire masser, donc je présume qu’on doit se déshabiller. Ces gens là ont l’habitude.
- Tout nu ou on garde quelque chose ?
- Bonne question. Je pense qu’on va garder les sous-vêtements. On s’adaptera ensuite aux événements. En attendant on doit passer par la salle de bain.
- Heureusement le chauffage carbure à fond les manettes !
Quelques instants plus tard bruit de porte. L’homme en blouse blanche se manifeste. Changement de programme. Habillé d’un simple sarrau le voilà à l’aise le bonhomme. La demoiselle porte une blouse sans rien ou presque dessous. Je surprends le regard hypocrite de mon mari toujours à l’affût de ces situations ambiguës.
Est-ce la première fois que vous venez dans un tel établissement ?
Je tente de lui dire qu’ordinairement je vais dans un centre d’entretien. Pas le temps, déjà, il regarde le bon de commande. Mon mari a pris la formule « optima ». Le montant du prix maintenant s’explique. Que veut-dire « optima » ? On verra bien.
- Nous allons commencer par vous Madame. Monsieur vous vous contenterez de regarder. Au fur et à mesure je vous expliquerai les mouvements.
Tandis qu’il se rend au lavabo l’assistante sort des flacons. Elle les pose sur une tablette. Nous, nous sommes là, plantés comme des poteaux. On attend. Prioritaire, on me l’a dit. Je commence par avancer d’un pas. L’homme revenant vers moi me sourit aimablement.
Veuillez retirer votre petite culotte et votre soutien-gorge et vous allonger sur le ventre.
Nue comme un ver je gravis un petit escabeau.  Je m’allonge. Une petite fraîcheur au contact de la table me surprend. Je m’installe du mieux que je peux. J’ai l’arrière train à l’air. Mon Dieu, mon bouton sur le cul….Mes rondeurs s’étalent. Je dois être affreuse.
Bon, c’est comme ça. Je sens qu’on me jette un linge sur les hanches. Ça va mieux !
Mon visage tourné vers mon mari, j’examine la situation. La blondasse lui demande de prendre place sur la seconde table en attendant. Elle doute de rien. Nu, elle lui demande de se mettre nu. Et l’autre n’esquisse aucune résistance. Le salaud. Ça lui plait !
Bon,  la grosseur, un peu plus grosse que la normale, n’impressionne pas les foules. Visible sans plus. De toute façon elle ne sait pas comment elle est normalement. Elle s’en moque. Cela se voit mais qui sait !  Elle récupère le slip. Il aurait pu  en mettre un plus beau. Je lui en ai acheté des neufs.
Bon, mais on savait pas.
Bon…..
Lui aussi, c’est bien fait, elle lui colle une serviette sur le  roudoudou.
Sur ces entrefaites le type revient.
Quelques gouttes d’huile dans les paumes, il se frotte énergiquement les mains. Pendant ce temps son assistante disperse un petit flacon entre mes omoplates. Breeeu ! L’huile me coule jusqu’au creux des reins. S’adressant à mon mari il lui mentionne l’air entendu :
L’important dans tout massage réside en deux règles : la patience et la délicatesse.
Ses mains chaudes me prennent la nuque. Larges et actives  comme des pieuvres en action. Me voilà en main si l’on peut dire. Je ferme les yeux. Alternant pression et effleurement, décollement de la peau et battement il bosse bien. Aussi bien qu’au centre. C’est un technicien. Comme d’habitude je vais attendre dans le bien-être que cela se passe. Je plonge dans une douce béatitude. Mon esprit flotte ailleurs. Ma taille. Ça c’est bon. Il pétrit. C’est un peu grassouillet. J’ai plus vingt ans non plus. En plus c’est son boulot au mec. Tient, il remonte mes flancs. Il vient de me toucher les seins en passant sous les aisselles. Je rêve ou quoi. Il s’éloigne. Deux pouces me massent les lombaires. Cette fois il s’attaque aux fesses. Il les écarte. Les resserre. Un-deux, un-deux, un-deux … Le temps de réaliser,  il s’en prend aux cuisses. Mon sexe, à quelques centimètres seulement, bousculé, bouge sous l’effet des mouvements brusques. J’ai perdu ma serviette.
Retournez-vous Madame.
Qu’est-ce que je fais là ? Je n’ose pas regarder mon mari. Tant pis. Après tout je n’en ai rien à foutre. Dans une heure on est loin. Et ce qui arrive là, c’est lui qui l’a voulu. Je ferme les yeux. Il va tout me voir. Une vapeur de honte et de plaisir mêlés,  m’envahit.
Mettez-vous assise.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Mes seins pendent sur mon ventre plissé, mais on ne voit plus mon sexe. Positionné actuellement entre mes jambes, il me prend à bras le corps. Massage des épaules, du dos, des bras.  Collé à moi, son odeur m’enivre. Si je le voulais, je pourrais toucher son truc dur à l’affût derrière la blouse. Je le devine tout proche de mon nounours réveillé et un peu inquiet. Je chasse ces idées.
Sur les indications de l’assistante mon mari couché sur le dos, sur la table à côté, subit une application d’onguents. Ouah ! Il bande. Cette fois le doute n’est plus permis. Ou est-on tombé ? C’est agréable mais curieux. J’aurais dû regarder de plus près le bon de réservation. Pourvu qu’il débande.
Le masseur me saisit les pieds et les pose sur le rebord de la table. La position gynécologique me plait. De plus, il actionne un levier qui me hausse bien le bassin. Cette fois où je crie stop ou je vais au bout.
En me massant les cuisses, il peut observer ma chatte tout à loisir. Même s’il est myope. Il s’amuse. Secouant mes chairs du coup je sens mes petites lèvres charnues et un peu longues frissonner. Elles tremblent. Ses mains appliquées à plat de chaque côté des aines me travaillent le pubis. Ses deux pouces ne sont pas innocents. De la main gauche il plante ses doigts dans mon ventre mou, assez pour alerter mon intérieur. Je suinte. Je serre l’entrée du vagin comme je peux. Il doit s’en apercevoir. Doucement  mais fermement il appuie, relâche et répète. De sa main droite il touche mes seins. Cette fois ce n’est plus pour faire semblant. Sa main gauche posée paume face au sexe il tire la peau du pubis vers le ventre plusieurs fois. Le clito prend en plein. Les vibrations qui suivent me provoquent des décharges dans tout le corps.
Heureusement mon mari occupé par d’autres préoccupations ne voit rien.
Du coup le masseur l’appelle.
Venez près de moi, je vais vous montrer une technique. Il vous faudra en retenir tous les détails. Je n’ai pas entendu la fin de la phrase dite sur le ton de la confidence.
Que va-t-il me faire de plus ? Tout nu, bras croisés, le sexe développé au maximum, le sens de la pudeur a abandonné le malheureux de toute retenue. Il se place à ses côtés. Dans cette position une grosse émotion m’étreint. Je voudrais  être au bout du monde. Et en même temps un agrément rarement atteint me provoque d’ardents battements de cœur.
Toute nue, exposée, exhibée, je subis les regards de deux hommes dont le mien. Je me souviendrai de ma fête de la Saint Valentin.
Alors que je pense la séance terminée, la blonde m’épand de l’huile sur les poils. Et le masseur pose sa main protectrice terriblement chaude à plat sur ma vulve. Le contact intime m’émeut de plus belle. Sur toute la surface il applique un mouvement d’ensemble délicieux. Doucement le voilà reparti mécaniquement à tapoter suscitant tranquillement du bout des doigts tous les endroits autour de la vulve (intérieur des cuisses, bas ventre, coccyx, mont de Vénus, chapeau du clitoris).
Surtout ne jamais se précipiter. Plus vous serez attentionné envers votre femme, plus elle appréciera le don de vos doigts. Regardez une espèce de chair de poule pigmente les lèvres turgescentes.
Tendant ses doigts il appuie et masse énergiquement les petites et les grandes lèvres en les frottant. Changement de programme : pouces enfoncés dans les grosses babines il me fait saliver. Les petites chairs roulent les unes contre les autres. Il arrête rapidement heureusement. J’allais exploser.
Nous sommes ici entre nous Madame, n’hésitez pas à vous libérer. Respirez profondément et expirez doucement.
Moi qui me mordais les lèvres. Je n’osais pas m’exprimer. J’halète en souffles courts. C’est bon. Des râlements incontrôlables s’arrachent de ma gorge.
Serrant mes grandes lèvres l’une contre l’autre  avec ses index  il tire maintenant subtilement vers le haut. Jamais personne n’avait pensé à me faire ça.
Autour des petites lèvres. Avec les deux mains, il ouvre et ferme. Ecarte en grand.  C’est comme si on m’ouvrait le cœur. Je veux qu’on me regarde dedans. Il est gentil. Il se baisse. Il est tellement près que je sens son haleine. Pourquoi n’entre-t-il pas ? Devant mon mari il n’osera pas. Après avoir décalotté complètement mon clitoris, il imprime plusieurs mouvements circulaires dans un sens puis dans l’autre. Et là… et là… et là il pose l’index sur le bord de l’ouverture du vagin.
Madame serrez et relâchez votre périnée à intervalles réguliers.
J’y vais de bon cœur. Je bouge. La fatigue rapidement ajoute un plaisir-chaleur qui diffuse dans mes jambes. Quelque chose coule. Je me sens inondée.  Je perçois un toucher vaginal juste à l’entrée. Qui entre ? Lui ou mon mari ? Les yeux mi-clos je m’informe. C’est lui. Tous les trois m’observent tandis qu’il commente comme un maître à ses élèves. Quelle douceur ! Il pompe. Très doucement. Furtivement, ni vu ni connu, il touche l’utérus. Gratte un peu autour.
Je pense qu’il tente de rentrer plusieurs doigts. Les parois de mon vagin s’écartent sous la pression. Pour ouvrir le passage il effectue une rotation, dans un sens puis dans l’autre. Il varie. Va du haut vers le bas en poussant vers l’anus. Je l’entends s’adresser à mon époux.
Savez-vous où se trouve le point « G » ?
Sournois ! Cela fait une heure qu’il me l’amuse. Une petite claque sur mes fesses il me commande :
- Tournez vous !
Je croise mes bras et pose mon front dessus.
Tendez le postérieur. Oui les genoux bien écartés.
Il est marrant je ne fais que cela. Déjà sa main de nouveau me fourrage la vulve. Directement, il va là où cela fait du bien. Il frotte. Il appuie légèrement. Relâche. J’aimerais que cela dure tout le temps. J’ai peur qu’il arrête.
Madame suis-je bien sur votre point « g » ?
- Un peu plus haut… oui là. Encore s’il vous plait.
Il s’applique. Ma caverne doit être un gouffre. Un jouissement débute. S’allume. Il s’en aperçoit. Marque un temps d’arrêt sadique pour m’empêcher de trop monter. Le supplice occasionne une montée d’adrénaline insupportable. 
Il ajoute une autre rasade d’huile. Cela ne lui suffit pas ?  Le masseur vient de m’enfoncer l’index dans l’anus. J’ai deux doigts dans le vagin et un autre sur le clito. Cette fois c’est trop.
- Bien elle est prête dit-il.
La blonde s’approche manches retroussées. Ah ! Non pas elle. Des deux mains elle écarte l’entrée du vagin que j’imagine béante. Elle m’applique de la pommade. A son tour elle entre plusieurs doigts sans problème. J’avale sa main. J’en suis certaine. J’ai sa main complète dans moi. Elle fourmille poing fermé. Elle sait comment ça fait. Elle s’y prend bien. Je n’ai pas mal.
Etonnement bon !
Je la tiens prisonnière. Elle le perçoit. Elle remet de l’huile. Tourne. Pivote. Enfonce. Elle va se retirer. J’appréhende. J’autorise. Cela fait floc et un bruit bizarre d’air expulsé. J’en rougis encore plus. Le  masseur revient. Ses mains plus épaisses butent sur le périnée. Je le veux. Je cris OUI ! Je remue le bassin de haut en bas et de droite à gauche. Je réclame de l’huile. Il pousse. Mon mari m’encourage. Il est content. Je suis contente. Je me donne à fond. La sueur me coule dans le dos, entre les seins. Ils ballottent lourds dans tous les sens. Mes cheveux mouillés me collent sur la nuque. Encore. Je tourne la tête et lui lance un regard pour l’encourager. Mon mari me caresse. Il me glisse un doigt dans l’anus ou deux peu m’importe. Quelque chose décharge de ma chatte, coule sur mes cuisses abondamment.
Des tremblements furieux me secouent entièrement le corps.
Ça vient ! Oui, je viens.
Je ne perds pas connaissance mais je suis bouleversée. Le cœur bat à rompre. Délicatement il m’allonge en multipliant les caresses d’apaisement. Je reste ainsi quelques instants. Je ne veux plus bouger. J’ai envie de faire pipi.
Sur la table à côté mon mari, entre les mains de la blonde, s’éclate à son tour.
Je n’en peux plus. Je verrai ça après.

A CHACUN SON POINT DE VUE   III

et le masseur alors ?


Un taxi stoppe au pied de l’immeuble.
Martiiiiiiiiiiiiiiiiiiine !
- Ouais, je ne suis pas sourde !
- Voilà les clients. Ils ne sont pas en retard ceux-là. Ils en veulent !
- Martiiiiiiiiiiiiiiiiiiine !  Sonnerie porte d’entrée. Vas-y pendant ce temps je prépare un jus. On ne va quand même pas virer esclave. Tu les installes comme d’hab. Surtout, cette fois, SVP, tu prends bien soin de ne pas oublier de leur dire qu’ils se lavent le cul. Et souris, je t’en prie ! C’est notre gagne pain. De plus ceux-là ont opté pour la « douloureuse », version «  optima »…
(il se frotte les mains ).
Bruits de couloir. Du hall des lambeaux de conversations étouffées parviennent. La journée s’achève. Sur un paper-board, des noms se suivent. Se présente le cinquième couple depuis le matin. Vite une petite douche et au turf. Sur ce Martine revient. Elle pose son kimono. Darde deux seins qu’elle flatte du plat des mains. Deux cafés odorants fument sur une table basse.
Ils s’apprêtent ? Comment les trouves-tu ?
- A mon goût.
- Brune ? Blonde ?
- Rousse. Un peu enveloppée. Comme je les préfère ! S’il te plaît tu me laisseras terminer la femme ?
- Si c’est une chaude et si elle se prête bien au jeu je te passerai la main. Allez, on y va.
L’homme regarde sa Rolex, une Black Dial Diamond Hour Markers - RX288. Petite moue évaluatrice : 10 mn ça suffit. Ils doivent déjà avoir les impatiences dans les starting-blocks. Par ailleurs, j’aimerais bien ne pas m’éterniser. Ce soir ils donnent Marseille-PSG sur la Deux.
- A propos Martine, combien de fois devrai-je te répéter d’accrocher mon diplôme bien en vue ?
Martine hausse ses frêles épaules en portant les yeux au plafond.
- Parlons-en de ton diplôme ! Une attestation oui !
- Je m’en fous, cela présente bien.
Un sous-verre valorise une feuille A4 bordurée par des chinoiseries du meilleur effet.
On y lit : John Begoude consulting about institute of  Bhangan.
Bonjour. Est-ce la première fois que vous venez dans un tel établissement ?  Vous avez choisi la version « optima »  d’inspiration Cachemiry. Nous allons commencer par vous Madame. Monsieur vous vous contenterez de regarder. Au fur et à mesure je vous expliquerai les mouvements. Veuillez prendre place sur la seconde table en attendant.
Tandis  que Martine les prend en charge, le masseur se rend au lavabo. Il enflamme un bâton d’encens. Puis revenu il donne son premier ordre:
Veuillez retirer votre petite culotte et votre soutien-gorge et vous allonger sur le ventre position  pro-cubitus
Nue comme un ver la délicieuse rousse légère et court-vêtue gravit le petit escabeau et s’allonge. Le masseur, l’œil expert, observe ce pubis flammé véritable régal incendiant une peau d’une blancheur d’ivoire. Négligemment il lui passe sous le ventre un boudin pour effacer la courbure lombaire. Par la même occasion il pose une serviette sur ces fesses en deux volumes  de belles rondes émotives. La raie marquée, juste duvetée, annonce une douceur environnementale qu’illustrerait à ravir la soie du pinceau d’un Rubens. Elle vient de voir son mari pris en charge par Martine.
Dans le même mouvement le masseur tourne la tête.
La salope ! Elle ne peut pas s’en empêcher. Nue sous son Keikogi! Le type n’en perd pas une miette. Je vais le ramener à la raison.
Vous voyez Monsieur, l’important dans tout massage réside en deux règles : la patience et la délicatesse pour sculpter et envelopper le corps dans un intense moment d’écoute et d’interactivité.
Comme dérangé, il me regarde les yeux en rotondités véloces. Observe sa femme. Retourne à Martine, sa case départ. Sourire ! Elle le fait mettre nu. Cela lui provoque un léger démarrage tout juste contenu. Elle vérifie sans se gêner. Il ne convient pas ici de parler d’un regard volé à la dérobée. Cela tient carrément du hold-up de bourses pleines. Partie de paint-ball. A tous les coups, il n’a pas prévenu sa femme du type de cadeau qu’il lui faisait. Pochette surprise.
A moi maintenant. Show devant. Un petit coup d’huile et effleurage général. Je reviens point par point : nuque, épaules, muscles du trapèze. Du gras, juste assez pour une bonne manipulation. Travail avec le bord cubital des mains. Pressions circulaires sur les muscles para-vertébraux. Lissages horizontaux au niveau de la taille. Manœuvres en serpentine en remontant, puis descente le long des flancs. Passage test sous les seins. Elle n’a pas bronché. Cette première acceptation validée. Je vais lui attaquer les fessiers. Pétrissages circulaires ; étirements en «V» inversé, vaguant et convainquant.
 J’écarte franchement. Le vagin baille  dans son feu de paille. Le trou du cul est rond. Son mec ne le pratique pas trop. On va arranger ça ! Il faudra y aller en douceur… et profondeur. Maintenant passons aux choses sérieuses. L’épreuve. Si elle marche, le démarrage sera prompt. Dans ce cas, j’irai alors au bout. A la moindre résistance, je m’adapte. Telle est la loi du genre.
-Retournez-vous Madame.
Je mets le sujet en décubitus. Un coussin sous la tête, les bras le long du corps. Les membres inférieurs en flexion naturellement. Alors que je lui installe un traversin sous les cuisses elle tend le bassin. Houlala, elle brûle. Ces rouquines rien à dire. Des pommettes à l’arc de cercle sur la poitrine le feu incendie l’épiderme. Ses yeux verts chargés d’abnégations émotives croisent les miens. Ses tâches de rousseur en poignées de son revalorisées lui donnent de la félinité. Je hausse la table bien comme il faut. 
Mettez-vous assise et laissez-vous guider.
Elle s’est parfumée ou c’est le gel-douche ? En tous les cas elle sent bon. Je la plaque sur ma poitrine. Massage des épaules, passage sur l’acromion, le dos, les bras…  Elle adhère et vient de poser son front contre mon sternum. Je ressens des vibrations au niveau du plexus solaire. Sa bouche à mi-distance de l’appendice xiphoïde et du nombril, pantelle.
A son souffle j’imagine les battements de son cœur. Elle y va. Je perçois un flot d’interrogations.  Elle se demande où elle est tombée… mais surtout ce que je vais lui faire. Dans les cordes la chérie. L’attrait de la  découverte doit mélanger dans sa tête désirs et inquiétudes. Sombre objet du désir. Elle cherche un secours du côté de son mari. La consultation, l’œil hagard, dimensionne son trouble. Lui, manifestement, habite sur une autre planète. Son visage traduit son ataraxie inconséquente. Il s’en fout comme de l’an 40. Il matte. Martine l’obnubile. Surtout ses seins à vrai dire. Il a d’autres chattes à fouetter. Elle est fortiche quand même. Par deux passages, elle lui fait le coup de la manche traîneuse. Set et gagne.
Allongez-vous !
Hop ! En trois coups de pédale et je lui ascensionne le frichti au faîte de la situation. Lui saisissant les talons je les pose sur le bord de la table. J’appelle cela le «  panoramique » ! Cela vaut bien un pétrolier exposant ses milliards. Je ne me lasse pas de ce moment : la présentation. Quoi de plus beau qu’un sexe féminin ? A la fois simple et complexe. De l’apparent et du secret dissimulé. Dévoiler un clitoris-omicron enfoui dans son nid de chair. Explorer l’intérieur lové dans les nervures des hamadryades. Descendre dans le puits mystère de chaleur et d’odeurs évanescentes. Même l’utérus, telle la pierre polie de l’omphalos, se mérite. Là existe un univers tendance nuit ou seul les meilleurs télescopes découvrent  l’inaccessible étoile. Si on oublie le point « G », c’est méconnaître le cœur de la femme.
Et tout ce beau monde est là. A portée d’un geste qu’il suffit de commettre. Un interdit offert que je m’offre. Du bout des doigts je palpe cette chair complaisante à mon toucher. Ici c’est tendre. Là, c’est ferme. Là encore : doux ! Le bourgeon légèrement pointu comme une demi praline violette se laisse embarquer. Son front fronce et perle. Les yeux fermés je la vois concentrée. Mais est-elle en demande ? Elle se prépare à toute éventualité à mi-chemin entre relâchement et résistance.
 J’y vais crescendo. Pas de précipitation mal venue. Les cuisses : effleurage longitudinal et transversal de la face interne de la cuisse. Je passe au ras de la cressonnière. Sa modification s’illustre par quelques suintements discrets. L’origine du monde en pleine fracture sociale prend du mou et du relief. Comme l’ambiance, elle se détend progressivement. L’ensemble prend gentiment de l’épaisseur sympathique. C’est le moment. Saisissant les aines à pleines mains je malaxe. Manœuvre en meule. Puis, effleurage général dans le sens des aiguilles d’une montre entre chaque partie et après on passera aux manœuvres profondes. Mains accolées, l’accordéon travaille les soufflets. Pétrissage de cohérence. Je lui décolle les nymphes.  Elles se déplient harmonieusement. Vibrations effectuées avec les deux mains et, à l’expiration du sujet, sur toute la surface pubienne. Chi nei tsang : frictions avec les pouces en équerre sous la bordure costale des grosses lèvres coquinées en alternance.  Gonflement subit. La chatte maintenant sculptée dans la gomme Michelin se Bibendum. En simultané, puis en alterné sur le pubis, glissées circulaires dans le sens des aiguilles d’une montre, effectuées avec la face palmaire des doigts réunis. Le chapeau s’ouvre et se referme. Je n’insiste pas. Le ventre : à mi-distance du nombril et juste au-dessus de la symphyse pubienne, mobilisation profonde et générale effectuée à l’aide des extrémités alignées des doigts moyens des deux mains accolées. Vibrations, pointé vibré dans le ventre chaud à la recherche du « point G »,  tributaire et en alerte, sollicité extérieurement.
Pour faire fondre les derniers remparts je vais lui faire le coup du mari observateur. Quand elle le verra complice à mes côtés, sans pudeur, elle effacera ses dernières retenues. Je l’entends d’ici : pourquoi lui, et pourquoi pas moi !
- Monsieur, venez près de moi, je vais vous montrer une technique. Il vous faudra en retenir tous les détails. Surtout ne jamais se précipiter. Plus vous serez attentionné envers votre femme, plus elle appréciera le don de vos doigts. Regardez, une espèce de chair de poule pigmente les lèvres turgescentes.

Dans la méthode du testing musculaire, spécialités shiatsu, thaïlandaise, californienne, suédoise, Cachemiry, le PSH ou le SPA, la manière l’emporte sur l’art. Surtout garder son sang froid. Le mari à mes côtés dresse sa pantenne. L’antenne parabolique dans l’axe du spectacle qu’offre sa femme, programme le film de sa soirée. Au moindre accroc au générique je prends le poing de Jackie Chan dans la gueule. C’est couru d’avance. Voici le moment « M », le temps « T », laissez-vous tenter… Le moment où le mari prend plaisir à voir sa femme entre les mains-outils du masseur. Celui où le masseur devient le provocateur sensoriel et expert au service d’un même plaisir partagé. Plaisir qu’il est le seul à savoir allumer. Concomitamment la femme dédouanée par les circonstances libère tout ce qu’elle a dans le coffre. Elle se donne en réalité à son  mari. Pour cette raison le manipulateur reste le professeur. Il délivre ses secrets. Transmet ses conseils. Livre sa science.
N’en demeure pas moins que j’ai rarement vu cela. Oh, fandepute! Donner du plaisir c’est quand même un beau métier. Il faudra que j’augmente mes honoraires. La cliente précédente au répondant spectaculaire n’avait quand même pas le même talent représentatif.  Mais une cliente n’est pas l’autre.
Elle vient d’avouer une minauderie juste audible.  Je vais lui dire qu’elle se lâche carrément et je tenterai le fisting. Mais avant : dernier test.
Tournez-vous madame le postérieur bien tendu.
J’invite Monsieur à regarder le vagin dilaté. Le puits d’amour. Je lui suggère d’y glisser un doigt en reconnaissance circulaire. C’est impressionnant. Le gouffre de Padirac n’a qu’à bien se tenir. Il y a de la concurrence. Je demande à Martine d’ajouter un paquet d’huile. Elle se tient prête. Elle adore ça. Sa main fine glisse.
Pourquoi pas moi ! Dans le fond. Je fais signe à Martine de me laisser le poste. Le mari m’aide. Caresse un max. C’est le bouquet final. Deux doigts dans l’anus, il me touche la main.
Bobonne gesticule. Elle part en live. Le spectacle est grandiose.
Elle m’inonde l’avant bras.
Elle s’en rappellera de sa Saint Valentin !
Mince, je vais rater le match.