27.04.09
Une épreuve d’humilité
Ecrire un livre c’est une épreuve d’humilité.
Une école ? Pour qu’il y ait école, il faut des épreuves.
Ecrire un livre ne relève pas d’une mince affaire.
Cela demande du temps. Des recherches. Un esprit de synthèse ( surtout quand on ne l’a pas forcément).
Quand après plusieurs mois de travail aiguillonné certes par un plaisir intense l’ouvrage est achevé on ne sait jamais s’il est vraiment bon pour être lancé dans la grande aventure.
Mais, dans le fond, écrire un livre ce n’est rien face à la montagne qu’il faut encore gravir pour le vendre.
Vendre c’est un métier.
Vendre cela veut dire séduire des lecteurs. Le lecteur ne va pas au livre, c’est le livre qui va au lecteur. Et ce n’est pas du tout pareil.
Un jour je me trouvais dans un salon.
A côté de moi un jeune auteur présentant son premier roman. Se pointent deux personnes. La discussion s’engage. Sympathique. Le jeune répond aux questions. Les lecteurs potentiels semblent intéressés. On sent qu’il manque peu de chose pour qu’ils sortent le carnet de chèque. Le jeune frétille. Il va vendre son premier livre. Maman pas loin, fière de son fils suit avec attention les négociations. Puis, tout à coup la dame dit à son mari. « On va faire un tour et on viendra le chercher tout à l’heure ». Un sourire au jeune et le couple disparaît.
Je me tourne vers l’écrivain en herbe : « Tu les as manqués. Ils ne reviendront pas. Puis avec une pointe de colère. « Il te faut être plus performant, nom de dieu ! Vendre c’est une lutte. N’oublie jamais que tu leur vends une boite et ils ne savent pas ce qu’il y a dedans. Quand tu as ferré, il te faut sortir l’épuisette. Un livre ça se gagne ».
L’écrivain est un être seul dans ce cas précis. Chaque vente est un combat. D’où la légitime reconnaissance envers l’acheteur qui sort ses sous. C’est un copain. Un être estimable. Le type qui achète un de mes livre est forcément un chic type (ou une femme, les femmes achètent plus de livres de que les hommes).
Revenons à nos moutons.
L’auteur est un amateur. Quand il met un livre sur le marché il se frotte à des professionnels dont l’objectif premier est de faire de l’argent. L’éditeur, le libraire, l’organisateur du salon …
L’éditeur ne reverse que 8% à l’auteur. Petit calcul : 8% d’un livre vendu 17,90€ (Alfred le Wisigoth) représente 1,43€.
On ne fait pas fortune en vendant des livres.
Alors pourquoi le fait-on ?
En premier lieu pour le plaisir de construire une œuvre.
Donner du plaisir à l’autre. Faire un don de soi. Le faire rire, pleurer etc. Lui donner de l’amour que l’on fabrique.
Pour aussi se donner peut-être une raison d’exister à travers l’art.
C’est toute la définition de l’art au sens noble du terme.
Le merci de l’autre incite à toujours tenter de mieux faire. Il est dynamique.
Revenons à l’humilité. Créer, c’est s’exposer.
Une humilité dévoyée conduit au repli sur soi. L’inhibition. Or, comme on vient de le voir il est indispensable de croire en soi pour monter à l’assaut du lectorat.
A se sortir les tripes, on prend des coups. Le moindre mot peut flageller l’ego légitime celui-là. L’artiste est fragile. Qu’il fasse de la musique, de la peinture, de la danse… ou de la littérature l’artiste s’expose à une certaine forme d’exhibitionniste sous le bon jour.
Contradiction ? D’un côté l’humilité doit cohabiter avec l’égo.
Donc rester les pieds sur terre demeure un objectif à ne pas perdre des yeux.
Deux livres vont sortir fin mai.
- le tome deux d’Alfred le Wisigoth où j’ai le plaisir de mettre en valeur Pierre Bonnafous dont les talents de dessinateur feront de lui un Grand. J’espère qu’il volera bientôt de ses propres ailes… sur les traces de son frère Philippe extraordinaire dans le domaine de la musique.
Le SECRET DU MANET RÉVÉLÉ mon premier polard.
Un Roman policier pour un quart honorant l’humour, un quart
de fleur d’érotisme, un quart de poésie et le dernier
quart sur le trafic d’œuvres d’art chez les Impressionnistes. On y croise des faussaires…..
(histoire basée sur l’affaire Drewe en Angleterre
Révélée par le Journal des Art)