05.10.09
ICI LA PHOTO REND GRÂCE
Eol de Calvayrac le gymnopède sort des clichés de la photo clic-clac.
Il entre dans l’incongru mirifique, mi raison.
Invite ses phénomérides aux agapes du conscient digéré et de l’inconscient indocile.
Je sais de quoi je parle, j’ai été par lui photografiabilisé.
L’homme porte des lunettes rondes qui font front à l’étrange.
Derrière ces lunettes à double foyers il tance un œil de feu à la Jeckyll.
Prenez moi par exemple. Je suis statut dans le civil. Mon rôle d’icône me donne droit au respect dû à mon image ignifugée. Fus-je sculpté dans un pilier de fantaisie gothique ?
Hyde est venu me diaphragmer mon intimité.
Comme cela, derrière le paravent des mots, on pourrait penser que la pudeur est sauvegardée. N’y pensez pas. Déshabillé dans l’épreuve d’un positif de circonstance l’Eol invente et capture ce que l’oeil ne peut voir. L’objectif, saisissant un onirique de passage dans l’incertitude d’un moment de stupeur, fixe l’invisible à l’homme nu.
Ça existe quelque part, mais vous, vous ne le voyez pas.
Seul à Calvayrac sont accrochées les clefs, au revers d’une porte que garde l’allégorie d’un icoglan .
On remarquera qu’il rêve en noir et blanc.
Où court cette femme avalant un escalier en marbre de Venise ?
Un oiseau de pierre, mal en pie, se pose sur les dernières notes d’un château en fin de songe…
Et que penser du chat abyssin, libre et de mauvaises mœurs ? Dans le regard surgissant de l’ombre il guette cet enfant faux ange en culottes courtes, décliné et
balbutiant à l’abri dans son cadre… cadre… cadre…..Des objets se lèvent à la pelle pour gravir avec les dents les dernières marches du palais.
Bon c’est compliqué tout ça.
Eol arrête de souffler par le trou de la serrure, Papa pique et maman coud.
Donne nous l’explication.
C’est quoi ces photos revenues dont on ne sait zou….
Beautés de l’inconscience ici dévoilées, ces tirages allongent un imaginaire invitant à tendre un bout de soi.
Tendre vers quoi ? On vous le demande ?
L’instantané naît du sentiment, de l’envolée lyrique, du chant des signes.
Les choralies illustrées d’ Eol de Calvayrac, sorties des mystères de la Malpère, font de la photo comme Mozard, peut-être, faisait du vélo.
Et ça roule tout seul… ouvrez les portes de votre cœur voici passer le cheval de Dieu portant en selle une Berbère…
Bernard-Roger MATHIEU
NB Les photos d’art sont sur:
http://www.eoldecalvayrac.com/index.php?image=10