23.10.10
Panique à bord… ils ont le GPS détraqué !
Dans le fond, quel sentiment se dégage du débat sur les retraites ?
Nous avons affaire à des incapables.
Des incapables désarmés intellectuellement pour gérer la situation.
D’un côté tout le monde voit bien que le projet gouvernemental va aggraver l’équilibre de la société (voir détail plus bas) sans apporter de véritables solutions sur le long terme. En clair on fragilise un système sociétal qui, tôt ou tard, va s’étioler et deviendra irrécupérable.
En face le PS hurle à l’injustice. J’entends bien Aubry et Ségo et j’approuve leurs inquiétudes. Toutefois que fait le PS si ce n’est que présenter le même projet que celui du gouvernement (même logique, même démarche) ? La seule différence tient à la nature même du PS qui gère avec un esprit de gauche et le gouvernement avec un esprit de droite.
Mais les bases de calcul, de rentabilité, de coût…bref de réflexion capitaliste sont communes.
Seules différences :
Le PS (*) met, autant que faire se peu dans la douloureuse, de la justice sociale.
La droite parle de la nécessité d’accepter des sacrifices.
Pourquoi le projet du gouvernement est-il dangereux ?
Derrière les évidences contre lesquelles ont lieu les manifestations hebdomadaires, des ombres bien plus graves, mettant l’avenir de notre société en péril, planent.
En portant l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans que va-t-il se passer ?
Note: étant donné l’âge auquel les jeunes travaillent, tout le monde (ou presque) ira jusque 67ans
Alors que va-t-il se passer ? Pour se rafraîchir la mémoire, regardons d’abord ce qu’a provoqué l’abaissement de la retraite à 60ans sous Mitterrand (ou plutôt sous Mauroy en 1981 chef du gouvernement).
C’était la mode. Tout le monde n’avait qu’un mot à la bouche : individualisme.
Chacun se renfermait sur soi. Souvenons-nous du slogan : métro-boulot-dodo.
La retraite à 60ans a cassé cette prison en libérant les énergies. Tout à coup on a vu de jeunes retraités (ou se considérant comme tels) vouloir s’investir dans le monde associatif où, en raison du travail, ils n’avaient jamais pu mettre efficacement les pieds. Des associations se sont créées. En particulier on a vu éclore, dans tous les villages, des « clubs du 3e âge » particulièrement dynamiques. Pour ne citer que cet exemple, ces clubs ont par les fêtes, les voyages, les repas et animations diverses secoué l’apathie roupillante jusque là des communautés villageoises. Parallèlement des sociétés de transport par cars qui peinaient à survivre avec leurs lignes régulières, ont considérablement développé leurs activités voyage.
La mise à la retraite à 67ans va détruire des pans entiers de l’économie. Cette réforme est un nouveau pas vers la paupérisation de notre société. Dans l’entreprise de casse généralisée par les mauvaises réformes, celle sur les retraites, en constitue le « pompom ».
C’est la panique.
On a donné les clefs du camion-fou à des gens qui manipulent le volant sans avoir connaissance du code. Et le GPS leur crie sans qu’ils ne l’entendent: aussitôt que possible, faites demi-tour !
Cela me fait penser à une blague belge racontée par Coluche (il nous manque celui-là) : les Belges, disait-il, ont décidé d’inverser le sens de la circulation routière. Et pour voir si cela marche, à titre d’essai, ils vont commencer par les camions.
On en est là !
(*) Le PS reste en trauma profond depuis l’ère Jospin où il quitta ses bases de références d’amélioration de la qualité de la vie des gens pour passer à un stade « gestionnaire performant » pour montrer qu’il gérait mieux le capitalisme que la droite traditionnelle. Certes, cela fut démontré (bourse en hausse transformant les français moyens en boursicoteurs dans des clubs d’investissement, augmentation du nombre des grosses fortunes etc.). Ce capitalisme pépère de gauche a disparu quand la gauche à dit stop ! à Lionel. La Droite, reprenant les rênes, depuis, s’emploie à réduire les revenus des petits et moyens salaires.
Je ne sais plus qui a dit, mais c’était drôlement juste :
Quelles différence y a-t-il entre un ministre de droite et un ministre du Front Populaire ?
Réponse : la préoccupation du second c’est de travailler au bonheur des gens.