30.06.11
Allez Martine, allez Martine… allez !
Pour ce qui me concerne, François Mitterrand aura été le plus grand président de la Ve République.
Avec ses défauts, avec ses qualités.
Mettre entre les mains d’un seul homme les destinées d’un pays c’était une idée du Gle de Gaulle, pour le général de Gaulle.Mais lui (au moins) on connaissait le nom de ses ministres qu’il respectait.
Avec ses très gros défauts et ses quelques qualités.
Outre ces deux personnages « historiques », le pouvoir personnel sied mal à la République où la règle de la démocratie s’inscrit dans le partage des pouvoirs, cet équilibre qui se situe vers les voies de la sagesse avec le précipice de chaque côté.
On l’a bien vu avec Pompidou, ou VGE qui passaient tout juste par la porte.
Quand on tombe sur un Sarkozy on voit bien que le costume est trop grand. Danger !
La France est aujourd’hui en miette.
Un jour Pierre Bérégovoy, dans mon bureau, un peu inquiet me dit : « Tu n’es pas pour Mitterrand » ?
Mitterrand ou un autre je m’en fous. Je n’ai jamais roulé pour personne. Mon carburant c’est les idées qui font avancer le monde.
Béré avait certainement rapporté la chose auprès de Mitterrand. Nous étions en 80. Mitterrand avait réuni à la Maison du Parc à Saint Brisson, dans le Morvan, Popol Flandin, conseiller général de Vezelay, le directeur du parc R. et moi. Moi, le journaliste.
Se préparaient les journées du parc et le président organisait, comme de juste, un point presse. Au parc chacun était dans son rôle et exécutait les charges qui étaient les siennes. Vint le déjeuner qui suivit. Mitterrand n’aimait pas parler politique. « Monsieur Mathieu _ me dit-il avec son air coquin_ laissez donc aux journalistes parisiens ces loisirs compliqués. De toute façon je sais que vous n’êtes pas favorable au pouvoir personnel. Mais rassurez-vous, vous voyez bien qu’ici je ne tonds pas la pelouse. Mon rôle est un rôle d’arbitre ».
Avais-je compris qu’on s’approchait de 81 et qu’il comptait se présenter ?
Il mit sa main « Stop ! » au devant de toute question.
En effet, il ne fut pas omniprésident… même s’il voulait tout savoir.
Mais tout le monde n’est pas François Mitterrand.
Aubry, Hollande, Ségo, truc et machinchose, tout comme les quatre candidats écolo (mais pas bio) tombent dans le piège nombriliste de l’égo.
Ils se bagarrent les cons à coup de “moi-je” !
Car, qu’est-ce qui différencie la Droite de la Gauche ?
Une chose bien simple entr’autres (avec un « s » à autre)
A Droite, c’est le recours à l’homme providentiel. Il y a là-dedans quelque chose de l’ancien régime ou encore de dictatorial… bref d’anti républicain sur le fond. Un non respect de l’avis de l’autre.
L’ordre dans l’obéissance (sinon cela ne marche plus)
A Gauche, c’est le débat d’idées. Le partage. La solidarité. L’intérêt général. Le risque de la confrontation et du compromis. L’ouverture des esprits.
L’ordre dans l’ordonnancement (sinon cela ne marche plus, non plus).
Jaurès, par exemple, faisait bouger les idées, portait le peuple à la réflexion pour agir et non pas exécuter. D’ailleurs, il n’a jamais voulu être Président du Conseil. Son pouvoir était grand. Bien qu’étant dans l’opposition, il faillit faire avorter la guerre de 14. Rien que ça ! Pour cela les réseaux capitalistes l’ont tué.
En instituant l’élection présidentielle la Droite amenait la Gauche sur son terrain…l’obligeait à fonctionner avec ses principes délictueux.
Je voterai pour le candidat qui annoncera qu’il désire réintégrer le costume sérieux de Président de la République.
Aussi notre cousin Alfred prend des boutons quand on lui dit qu’un tel est mieux que l’autre. Il ne comprend pas ce que cela veut dire.
Lui veut le sage qui voit tout, interrompt quelques instants la lecture de Montesquieu, Victor Hugo ou Voltaire pour consulter, vérifier, maintenir les équilibres et éventuellement arbitrer en Grand Conseil.
Car la République Mônsieur, mérite bien cet honneur.